Apprenez à identifier et combattre la triade de champignons les plus courants du cannabis : l’oïdium, le mildiou et le botrytis

Les champignons s’attaquant le plus souvent aux plants de cannabis sont l’oïdium, le mildiou et le botrytis. Il s’agit de moisissures potentiellement dévastatrices si elles ont l’occasion de se développer librement. Dans cet article, vous apprendrez à identifier chacune de ces menaces et vous découvrirez des stratégies efficaces et respectueuses de l’environnement pour en prévenir l’apparition ou, à défaut, pour vous en débarrasser.

Les champignons comptent parmi les pires parasites des cultures de cannabis, une plaie que, tôt ou tard, chaque cannabiculteur devra affronter.

Les identifier précocement et avec certitude est indispensable à une réaction efficace susceptible d’éviter à vos plantes des dommages irréversibles. Voici donc les caractéristiques distinctives de chacun de ces pathogènes.

Qu’est-ce que l’oïdium et comment l’identifier dans les cultures de cannabis ?

L’oïdium est un champignon dont la détection est aisée. On le retrouve autant dans les cultures d’intérieur que d’extérieur. Il est essentiel de repérer rapidement les premiers signes de sa présence, sous peine de voir toute votre récolte compromise. Car la consommation de cannabis infecté par l’oïdium peut entraîner de graves problèmes de santé. Ce pathogène passe par différents stades, à mesure qu’il colonise les plants de cannabis :

• Dans un premier temps, l’oïdium prend l’apparence de petites taches poudreuses blanchâtres posées sur la partie supérieure des feuilles, généralement sur celles qui sont situées dans la partie inférieure de la plante.
• À mesure que l’infection se propage, ces « taches » se font plus visibles, plus grandes et plus blanches.
• Quand l’infestation en est à un stade avancé, cette « poudre blanche » s’étend aux tiges et aux fleurs du plants de cannabis. À ce stade, la plante ne peut plus être consommée.

Qu’est-ce que le mildiou et comment le reconnaitre ?

On confond souvent le mildiou avec l’oïdium, puisque les symptômes que tous deux engendrent sont similaires. Pourtant, il s’agit bien de deux champignons différents et il vous faut savoir les différencier pour les traiter efficacement :

• Dans un premier temps, le mildiou peut prendre la forme de taches blanchâtres ou jaunâtres légèrement translucides sur les feuilles.
• En fonction du taux d’humidité ambiante, une poudre blanche peut se former (semblable à l’oïdium). Mais, au contraire de ce-dernier, le mildiou apparait généralement sur l’envers des feuilles.
• Autre symptôme caractéristique d’une attaque de mildiou, la décoloration, voire la nécrose, des feuilles.
• À mesure que progresse l’infection, les taches décolorées passent du jaune au marron et, si rien n’est fait, les feuilles finissent par sécher et tomber.
• Au contraire de l’oïdium, dans les cultures de cannabis, le mildiou peut également s’attaquer aux tiges de la plante, sur lesquelles se développent alors des taches brunes.

Qu’est-ce que le botrytis et comment se manifeste-t-il sur les plants de cannabis ?

Il est simple de distinguer le botrytis des deux champignons précédemment évoqués car, à la différence du mildiou et de l’oïdium, il peut s’attaquer à toutes les parties de la plante, des racines aux fleurs, en passant par les tiges et les feuilles. Il s’agit d’un champignon très caractéristique dont l’identification est aisée :

• Les parties infectées de la plante se nécrosent et présentent une apparence sèche, sans vie, teintée de couleur brune ou grise.
• Si l’infestation est sérieuse, il forme un mycélium de couleur gris cendré. À ce niveau, les parties infectées sont déjà mortes et se désagrègent lorsqu’on les presse (ne touchez jamais les parties infectées directement avec les mains, mais utilisez toujours des gants que vous jetterez ensuite).
• Le botrytis s’attaque souvent aux fleurs en fin de floraison, surtout quand les taux d’humidité sont élevés et que les variétés cultivées développent des fleurs denses et compactes.
• Le botrytis peut aussi se manifester durant le processus de séchage du cannabis s’il n’est pas conduit correctement. Les symptômes sont alors les mêmes. Quel que soit le moment où vos plantes se font assaillir, n’oubliez jamais que les fleurs infectées ne peuvent pas être consommées, sous peine de graves problèmes de santé.

Comment prévenir l’apparition de l’oïdium, du mildiou et du botrytis dans les cultures de cannabis 

Rappelons la règle d’or de la culture du cannabis : mieux vaut prévenir que guérir. Voici donc les mesures préventives à prendre pour éviter le développement de champignons parmi vos plants de Marijuana :

• En intérieur, maintenez un taux d’humidité compris entre 40 et 60% et assurez-vous de l’efficacité et de la constance de l’extraction de l’air de la chambre de culture.
• Installez un bon système de ventilation pour vos culture indoor afin d’éviter les poches d’humidité.
• Taillez les parties inférieures des plantes, celles que la lumière n’atteint pas et qui sont donc improductives.
• Redoublez de précaution en extérieur à l’approche des mois les plus humides et pluvieux.
• Veillez à la propreté de vos cultures : récupérez les feuilles sèches tombées au sol, ainsi que toute autre matière végétale.
• Espacez vos plantes pour assurer une bonne circulation de l’air.

Comment éliminer l’oïdium, le mildiou et le botrytis des plants de cannabis ?

Si, malgré ces précautions, vous devez faire face à l’un de ces champignons, agissez promptement !

Comment traiter l’oïdium dans les cultures de cannabis ?

• Recourrez aux pulvérisation de prêle : la teneur élevée en silice et en équisétonine de ce produit en fait un redoutable allié contre l’oïdium.
• Utilisez des fongicides biologiques : vous en trouverez dans n’importe quel grow shop. Nous vous déconseillons l’utilisation de produits qui ne soient pas biologiques. Par ailleurs, n’utilisez les fongicides que pendant la phase végétative.
• Si vos plantes sont déjà en floraison, vous pouvez y pulvériser une solution composée à 90% d’eau et à 10% de lait. Durant cette phase, vous pouvez aussi éliminer l’oïdium avec un mélange d’eau et d’un peu d’eau oxygénée.

Comment éliminer le mildiou des plants de marijuana ?

• Retirez les parties infectées en veillant bien au respect des mesures d’hygiène, afin de ne pas propager vous-même le champignon vers les parties saines.
• Appliquez un fongicide biologique à base de prêle ou de bacille. Il existe des fongicides chimiques destinés à éradiquer le mildiou, qu’ils soient de contact ou systémiques. Mais nous ne vous en conseillons pas l’usage. Souvenez-vous que tout ce que vous appliquez à vos plantes finira dans votre organisme.
• Éloignez les plantes infectées de celles qui ne présentent aucun symptôme.

Comment combattre le botrytis dans le cannabis ?

• Éliminez les parties infectées en les taillant à l’aide de ciseaux stériles. Coupez au moins deux à trois centimètres au-dessus de la partie atteinte.
• Débarrassez-vous des parties ainsi amputées et veillez à bien stériliser les ustensiles et outils utilisés.
• Éloignez les plantes infectées de celles qui ne présentent pas de symptômes.
• En intérieur, ventilez l’armoire de culture après cette taille et assurez-vous que le taux d’humidité ne dépasse pas 50%.
• Utilisez un fongicide organique à base de manganèse ou de cuivre pour contrôler vos cultures après la taille.
• Recourrez aux ennemis naturels du botrytis, comme les trichodermas, qui sont également efficaces contre d’autres champignons. Envisagez aussi le bacillus subtilis, une bactérie utile pour le contrôle biologique de ce champignon et d’autres encore qui s’attaquent au cannabis.

Identifier et traiter efficacement l’oïdium, le mildiou et le botrytis est essentiel à la sauvegarde de vos récoltes. N’oubliez jamais qu’une détection précoce, une attention de tous les instants et une prévention adéquate sont les meilleures armes du cannabiculteur face à ces menaces silencieuses.